L’agglomération annécienne est naturellement une zone attractive – le lac, les montagnes, le climat sont des facteurs touristiques importants - et il est normal qu’une partie des logements soit destinée aux voyageurs.
Jusqu’à la fin des années 80, l’essentiel de l’hébergement touristique se faisait via l’hôtellerie traditionnelle et le camping, puis les années 90 ont vu l’essor des chambres d’hôtes : jusqu’à 6 chambres d’une habitation pouvaient être dédiées à recevoir des touristes, mais la destination du bien restait l’hébergement en résidence principale.
Aujourd’hui, on assiste au développement de la location meublée sur courte période dans les villes touristiques. Ce n’est pas une nouveauté et cela se pratiquait depuis des années, notamment dans les stations de skis, mais avec la croissance de sites internet tel que airBnB, il ne s’agit plus d’un épiphénomène mais pratiquement d’un modèle économique.
En effet, ce type de location permet de bénéficier des régimes « Loueurs de Meublés Professionnels » ou « Loueurs de Meublés Non Professionnels », qui sont des régimes fiscalement très intéressants.
Par ailleurs, la location à la semaine contribue à une meilleure rentabilité, et les sites de location en ligne permettent une large diffusion des annonces. Il est donc logique d’assister à une augmentation du nombre de logements disponibles en meublé touristique.
L’agglomération d’Annecy a compris cet enjeu, et dès 2018, elle instaurait le numéro d’enregistrement pour les personnes mettant leur bien en location sur le site Airbnb. En février 2021, la ville d’Annecy soutenait un projet du gouvernement de légiférer sur la régulation des meublés de tourisme.
En ce début d’année 2023, l’agglomération veut aller plus loin puisqu’elle souhaite règlementer le nombre de logements destinés à la location touristique via une autorisation qui sera délivrée par chaque commune pour chaque logement. Le nombre d’autorisations sera limité en nombre : une jauge de 1757 meublés touristiques pour la ville d’Annecy et ceux-ci seront (mieux ?) répartis géographiquement sur l’ensemble de la commune, et également dans le temps : autorisation de 5 ans, éventuellement renouvelable.
Cette action a pour objectif de « retrouver un équilibre et rendre la ville à ses habitants » (Sophie Garcia, conseillère déléguée au logement abordable à la ville d’Annecy).
À court terme, cela signifierait, juste pour Annecy, environ 500 logements actuellement destinés à la location meublée touristique, qui seraient disponibles pour un autre objet : location en résidence principale, vente pour une résidence principale ou secondaire, …
Nous verrons avec le temps et l’usage si cette action coercitive atteint ou non cet objectif !